DANS LA PRESSE LOCALE (2)
EDITION DU SAMEDI 08/08/1914
LA MOBILISATION A VANNES
La mobilisation se poursuit avec ordre et méthode. L'esprit des réservistes est excellent. Chacun sait que le moment est solennel; il est agacé, énervé par toutes les attaques indirectes de l'Allemagne. On voudrait en finir une bonne fois pour toute. Partout on constate une résolution froide, courageuse, mais la confiance est extrème dans le succès de nos armées.
La grille de la cour de la gare est fermée et gardée par des sentinelles : elle n'est ouverte que pour les besoins du service militaire. Des trains se succèdent et déposent leurs voyageurs mobilisables dans la cour où des officiers et des sous-officiers les rangent; d'autre part le commissariat de police est constamment envahi par un grand nombre d'étrangers qui font régulariser leur situation. Devant la grille de la gare, un gamin d'une quinzaine d'années s'est avisé de crier : "A bas l'armée !". Il a été houspillé puis conduit au poste.
Ce même-jour, figure au chapitre des faits divers :
SUICIDE D'UN OFFICIER
Mardi matin, vers 10H, Mr Victor DIO, agé de 45 ans, officier d'administration d'artillerie, qui habitait Rue Hoche, 6, s'est tiré un coup de révolver dans la tête.La mort a été instantanée et le cadavre transporté à l'hopital.C'est l'une des premières victimes de la guerre. En effet, Mr DIO avait été surmené par les travaux de mobilisation. Son état mental s'en était fortement ressenti. Cette raison seule explique le geste fatal de cet officier qui jouissait de l'estime de tous .